Prise de notes Quentin
Parcours Martin : IRD au Bénin, géographie, makers, fablabs, urbanisme collab, jerry, low-tech puis coopération (internationale) bretonne, administrateur, actions vs. covid ici mais aussi là-bas. Lien avec les fablabs de Rennes, de Toulouse, de Concarneau, tentative de capter les fonds Covid pour équiper ces fablabs pour un projet, financer des machines de fabrication numérique, pouvoir lutter contre le covid, ici et ailleurs (visières, masques, respirateurs, consommables de santé — exemple : pousse-seringues en pénurie en France et ailleurs, valves des respirateurs, à renouveler souvent, etc. = urgence, humanitaire ≠ développement. Alors qu’il y a enjeu à penser long-terme. Seconde partie du projet = problématiques principales des fablabs de grandes villes africaines = accès au machines, au matériel, au consommable. Lien avec la question urbaine, d’assainissement, de gestion des déchets, locaux et importés, etc. => consortium, collectif (RFL, RFAO, indiens dans la ville de Rennes, Lab Sud de Montpellier, APHP). Sur le plastique, utilisation des machines Precious Plastic, dont le développement à l’échelle industrielle est un enjeu clé pour alimenter les fablabs). Lien avec le projet de Yann, sur ce qui peut être développé ici et nourrir là-bas ou l’inverse. Idée sous-jacente = « open santé » : comment la crise vécue peut être l’opportunité de valoriser, faciliter l’accès à la santé, ici au Nord, là-bas au Sud. Que ce soit l’émergence d’écosystèmes capable d’œuvrer à l’auto-fabrication de machines de diagnostiques qui sont aujourd’hui importées, au service et avec la contribution / le soutien des services de santé locaux. Enjeu de la documentation, de la R&D, mais d’une R&D et d’une documentation décentralisée, plurielle, au Nord comme au Sud, pour que ce soit pensé, adapté, pertinent dans différents contextes. Objectif final = améliorer l’accès à la santé ici mais aussi là-bas, où le sujet est plus prégnant.
Questions :
- A-t-on vraiment besoin de « répliquer » les machines d’ici là-bas, ou bien peut-on penser plus efficacement, plus directement des réponses aux besoins, CF ech-open (echographie mobile) ? Non.
- Quid de l’innovation sous-contrainte, agile, là-bas qui peut inspirer des démarches ici ? Certes. VS. les déserts médicaux, l’entretien, la réparation des systèmes ici, penser des dispositifs légers, moins couteux, etc. –> intérêt de l’open santé, l’open science CF travail du Konk Ar Lab.
- Quid de s’affranchir du Nord, dans le montage des projets, par exemple Precious Plastic, autonomie sur les volets matériaux, machines, etc. est-ce que c’est déjà pensé ? VS. projets de coopération IRD qui sont pas pensés en vue de l’effacement de l’IRD. #gouvernancehorizontale, etc. Dans le consortium, la structure centrale est le RFFAO – Réseau Français des Fablab de l’Afrique de l’Ouest, toujours beaucoup de lien avec les autorités locales, démontrer, faire la preuve, œuvrer à la légitimité de ces acteurs ; soutien des acteurs du Nord, mais enjeux d’autonomiser, d’indépendantiser, de penser modèle économique pour pas créer de nouveaux réseux de dépendances. Ex : Precious Plastic.
- Normes de sécurité au niveau des matériaux, techno, etc. notamment sur le sujet sanitaire / santé ? Rôle de l’APHP dans le consortium, des agences de certifications, etc. c’est très cadré en France, mais c’est indispensable. Complément Yann : Yves Quéré en parlera demain avec Precious Plastic, Eco-action Plus, sur des sujets de distributeurs. Autre exemple : CHU Brest, respirateur maker, pionnier sur le sujet.
- On parle beaucoup de machines, mais quid du sujet « médoc et substances » ? Avec Nomade des Mers on a documenté un bio-hacker space à San Francisco, sur l’open insuline, Jean-Baptiste, etc. peut-être des liens / synergies à faire ? C’est ce que le mone de l’open, des makers peut apporter à la recherche, en terme d’agilité.
- « S’affranchir du Nord » => est-ce que ça implique de récupérer, collecter, revaloriser des matériaux par exemple plastique ? Oui ! c’est l’enjeu : ça dépasse l’open santé, à Cotonou et à Dakar ça demande d’adresser des problématiques d’urbanisme, de filières économiques, de collecte, de tri, de lavage des matières plastiques, qui sont très prisées des indiens et chinois -> le fablab devient un acteur mais aussi un fournisseur, source de revenu et d’autonomie pour ces structures.
- En terme d’open santé, quid du recensement et de la valorisation des pratiques locales en terme d’ethnopharmacopée traditionnelles ? c’est pas l’un ou l’autre, c’est les deux, c’est important, CF JDM, JPN, LTL, etc.
- Trop cool cette dynamique fablab, makers, mais attention à pas perdre le bon sens, de garder en tête les bons gestes au quotidien, l’enjeu du savon, savoir garder une distance avec la dimension « technique, matérielle », etc. ! C’est tout l’enjeu pour les fablabs là bas, d’abord « l’éducation à ». Et les spécificités des contextes conditionnent les machines, même si de toute façon besoin d’équipement, intégration des savoir-faire et ressources locales.
- Médecin SF a une pratique intéressante : laboratoires mobiles, le mini-lab, d’analyse en bactério et micro-biologie, plusieurs tests déployés à différents endroits. Le rôle de la techno mais aussi de la prévention, notamment sur le sujet des antibio, résistances bactériennes qui menacent la santé internationale, et des enjeux / collaborations à créer, Marc (ex-Paillasse a des contacts, des liens à créer).
- REX diminution des coûts : les ratio entre l’hôpital et le monitoring individuel, vêtements connectés, les échelles de coûts sont considérables (25 k€ vs. 1€)
Parcours Yann : projet initié en 2015 sur la valo de la recherche au centre océano d’Abidjan -> Rachelle a été enquêter sur la valo française, notamment à l’UBO de Brest, pas plus simple, mais rencontre avec Yves de l’UBO (Open Factory) -> dimension, dynamique fablab, open, etc. 2 ans après, retour sur la formation facilitation à l’open innovation = expérience d’Astrolab Expédition, open sciences part, donc onvergence vers un projet de fablab orienté sur l’océan Abidjan. Pour info : en France on est number one des bateaux océano — on en a 5, on dépend de boîtes américaines, etc. En Côte d’Ivoire, le premier prélèvement marin c’est 1987. Le centre océano d’Abidjan se concentre sur la lagune. Idée d’un événement l’année dernière, financements, consortium local ivoiriens. Programme co-créé autour du monde académique, et spécifiquement du centre de recherche océano. ~ 300 personnes de différents milieux liés à l’océan. Témoignage de l’UBO / Astrolab Expédition sur le sujet du fablab au sein d’une uni et de l’open science part. Puis projet / organisation d’hackathon sur la problématique du plastique, des enjeux de transdisciplinarité, d’intelligence collective, beaucoup d’acteurs dont un bureau d’étude français hors-sol machiniste qui expliquait que les ivoiriens avaient un créneau à prendre sur la collecte dans les cailloux, parce que c’est chiant pour les machines. VS. approche Astrolab Expédition : dimension économique, micro-entrepreneuriat, océanographie open source, outils nécessaires (ateliers de fabrication de filets à plancton et usage smartphone/microscopes low-tech). Finalement : gros apprentissage, de ce projet est né l’envie de continuer l’accompagnement d’un espace d’innovation type fablab sur l’océano open source à Abidjan, partage d’expériences françaises, bretonnes, etc. objectif : ne plus avoir à y retourner, activer du micro-entrepreneuriat autour de la revalorisation du plastique + faire venir des acteurs, des étudiants d’Abidjan en France pour partage des expériences dans l’autre sens, valoriser la démarche frugale, etc. Grosse dimension / brique Precious Plastic : accompagnement sur deux ans, avec notamment des bourses pour financer les premiers projets sélectionnés / financés. Le covid est venu perturber tout ça, recentrage sur l’urgence, mais toujours une volonté de chercher des financements, mise ne lien avec Martin du réseau Bretagne Solidaire.
Rebondissement de Martin sur les drones océanographiques et autres projets du Fablab : il y aurait énormément de personnes au Bénin qui bénificieraient de ces outils là pour faire avancer leur recherche, des plans OS, des outils, des protocoles, peuvent aider. Autre exemple : la transmission d’ondes courtes, basses fréquences (Laura ?) beaucoup d’applications très concrètes dans des zones mal desservies en télécommunication, pour répondre à des problématiques de terrain ≠ technophilie pour regarder des vidéos de chats. Avantage : là bas s’ils veulent des infrastructures, il faut qu’ils la pensent eux mêmes et expérimentent dans cette dimension/démarche là. => deux exemples de dialogues entre-territoires.
Questions :
- Problématique du LTL : beaucoup de techno « utiles » documentées en Open Source, mais difficile de savoir qui l’utilise, pourquoi, etc. => enjeu de connaître les acteurs locaux qui peuvent diffuser, se faire relais pour avoir une idée des enjeux de formation, de transmission, de retour. « Vous êtes connus » certes mais difficile d’avoir du feedback, besoin de la coopération des acteurs intermédiaires.
- REX vie en Afrique deux fois deux ans, au Cameroun et au Mali (ACF = assainissement, alimentation, superficiel mais lien avec beaucoup d’autorités locales, d’acteurs locaux, etc.) donc liens à faire avec ces acteurs : exemples = logiciel de prévention météo / agricole / botanique, applications + relais SMS créées par les acteurs locaux, information en temps réel ; transhumance des éleveurs à suivre, manager pour éviter les concentrations / surexploitations de points d’eau (préventif et humanitaire) -> vision complémentaires région, communes, villages, mais manque de finesse, certains outils peuvent être utiles. Remarque sur les pratiques autour des plastiques dans les grandes villes africaines : quid de la conscience environnementale au-delà de la dimension micro-entrepreneuriale / économique. Les capteurs océano peuvent être utiles pour qualifier la qualité de l’eau, l’assainissement, les populations qui peuvent se l’approprier par le biais des autorités locales. Les fablabs en sont, notamment sur la sensibilisation, ça infuse / diffuse assez rapidement. Mais pour passer à l’échelle il faut être légitime pour œuvrer avec les autorités locales, coutumières, utiliser l’open source, des systèmes de gouvernance différents VS. manière de faire africaine très hiérarchique, très verticale. Les premiers motivés, volontaire pour que leur quotidien soit assaini / amélioré, c’est les citoyens, habitants. -> enjeu pour Yann, d’avoir l’appui (financier) du ministère, pour détendre les services techniques, acteurs de la recherche, etc. Élément / argumentaire clé = inviter la resp innovation du ministère de la recherche avec elle (Rachelle) pour « vivre l’expérience, en immersion » à Brest -> déclic individuel facilitant, comme souvent un individu peut complètement bloquer le processus. Autre aspect : l’ouverture de la conférence par les autorités symboliques (ministère, etc.) pour légitimer la démarche auprès des participants, même si les représentants officiels étaient pas les plus convaincus, pro-actifs. Rachelle était responsable de la réussite, l’UBO / Astrolab Expédition était responsable de l’échec.