Faire Tiers-Lieux avec le Vivant

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"Faire Tiers-Lieux avec le Vivant" est un collectif de recherche-action explorant la relation entre biodiversité et tiers-lieux. Il promeut des pratiques inclusives, comme la coviabilité et des ateliers immersifs, pour intégrer les non-humains dans la gouvernance locale. Ensemble, nous co-construisons des outils et des réflexions pour repenser nos interactions avec le vivant.

Faire Tiers-Lieux avec le Vivant[modifier | modifier le wikicode]

Pourquoi inclure le vivant dans les tiers-lieux ?[modifier | modifier le wikicode]

Les tiers-lieux, ces espaces d’innovation sociale et culturelle, jouent un rôle croissant dans la transition écologique. Pourtant, ils restent souvent centrés sur les humains. Le collectif "Faire Tiers-Lieux avec le Vivant" propose de transformer cette dynamique : élargir notre regard pour inclure les non-humains (faune, flore, écosystèmes) en tant qu’acteurs à part entière des projets.

« Nous ne défendons pas la Nature ; nous sommes la Nature qui se défend », affirmaient les Zadistes de Notre-Dame-des-Landes. Cette phrase incite à reconsidérer notre vision de la nature : non comme une ressource externe, mais comme un partenaire essentiel. À travers ce collectif, nous explorons comment les tiers-lieux peuvent devenir des espaces où humains et non-humains cohabitent et coévoluent sur un pied d’égalité.

Qui sommes-nous ?[modifier | modifier le wikicode]

Depuis 2022, un groupe de personnes engagées — artistes, designers, activistes, arboristes, et bien d’autres — réfléchit à cette question centrale : « Comment faire tiers-lieu avec le vivant / non-humain ? ». Ce collectif, baptisé "Faire Tiers-Lieux avec le Vivant", fonctionne de manière autogérée et non financée, grâce à des contributions libres via Loot, sous forme de "spores".

Nous sommes un espace de recherche-action, à la croisée de la biodiversité et des dynamiques participatives. Notre mission est de défricher les possibles, le groupe permet de trouver un espace bienveillant pour explorer ces thématiques et solliciter l'intelligence collective pour trouver les moyens d’expérimenter puis de partager des outils concrets pour que chacun puisse s’approprier ces enjeux.

Les principes de la coviabilité[modifier | modifier le wikicode]

Pour guider nos réflexions, nous nous appuyons notamment sur le concept de coviabilité socio-écologique, développé par Olivier Barrière. La coviabilité désigne l’interdépendance entre humains et non-humains, fondée sur trois grands principes :

  • Interdépendance : La survie des humains est liée à celle des écosystèmes.
  • Sous-optimisation : Plutôt que de rechercher une performance maximale, nous valorisons la résilience et l’adaptation aux changements.
  • Territorialité locale : Les solutions doivent être co-construites avec les habitants et ancrées dans les spécificités locales.

Le projet COVPATH, porté par Olivier Barrière de l'IRD, explore le concept de coviabilité socio-écologique, qui redéfinit la relation entre humains et non-humains en intégrant leurs interdépendances dans une viabilité mutuelle. Inspiré par les ontologies relationnelles des peuples autochtones, ce projet vise à dépasser l’idée d’un environnement séparé pour instaurer une continuité entre sociosystèmes et écosystèmes. À travers un consortium international et des expérimentations sur des territoires pilotes, COVPATH ambitionne de co-construire des pactes territoriaux pour une gestion durable et locale, ancrée dans des approches interdisciplinaires et orientées vers des solutions concrètes pour une coexistence durable entre l’humanité et la biosphère.

Plus d'informations sur ce lien: https://www.ird.fr/une-nouvelle-voie-pour-relier-lhomme-la-biosphere-la-coviabilite-socio-ecologique

Nos actions et expérimentations[modifier | modifier le wikicode]

Les ateliers « Sur la piste des vivants »[modifier | modifier le wikicode]

Ces ateliers explorent les traces laissées par les non-humains dans un tiers-lieu. Ils invitent les participants à une immersion sensorielle et collective dans leur territoire.

  • La Perm à Billom (2023) : Première expérimentation de cet atelier, mettant en avant les relations sensibles entre humains et non-humains. Cette enquête avec des habitants de Billom (63) dans le tiers-lieu La Perm, à la recherche de traces d'animaux de végétaux, de champignons a mêlé les déambulations et les récits et le idées de naturalistes en herbe et experts pour être un espace-temps d'apprentissage, de rencontre, d'écoute, de débat et de réappropriation du sujet de la cohabitation. "Car, dans un lieu réinvestit il y a peu par des communautés humaines, de nombreuses formes de vie singulières et époustouflantes l'habitent depuis bien longtemps 🏠. Pister les traces pour aller à leur rencontre 👣, c'est alors s'ouvrir à des questions fondamentales 🔮 - pour qui souhaitent prendre ce sujet au sérieux. Comment alors s'organiser collectivement pour qu'une cohabitation puisse exister et perdurer à La Perm ? dans la tête et le cœur des gens qui y restent ou qui y passent ? Comment renouveler notre habiter du lieu ? Quels agencements et quelles négociations entre mondes vivants doivent se penser et comment les exercer ? Quelles nouvelles relations/formes sociales peuvent s'y tisser et se transmettre ? Quels nouveaux usages à La Perm ? Quelles limites doit-on respecter ? Comment ces dynamiques peuvent-elles se déployer au-delà des larges murs de La Perm ? Quels récits peuvent-ils se construire à partir de ce type d'expérience ? " (N. Henderson)
  • La Verrerie à Arles (2024) : Une exploration approfondie, combinant immersion individuelle et partage collectif. L'atelier "Sur la piste des vivants" a rassemblé 14 participants aux profils variés pour explorer les liens entre humains et non-humains dans le jardin de la Verrerie. Après une présentation des objectifs, trois zones ont été explorées, permettant aux participants d'exprimer leurs ressentis à travers une cartographie sensible. Les discussions ont porté sur des thèmes comme la tension entre sauvage et domestiqué, l'importance de l'imaginaire, et la richesse historique du lieu. Parmi les propositions, des ateliers récurrents et une résidence artistique ont été envisagés pour approfondir ces expériences et favoriser une science participative. La documentation de cet atelier est ici.
  • Prochain rendez-vous (2025) : Une nouvelle expérimentation en préparation: (4)5(6) avril à la chaufferie près de Lille, en mai au Lab01 près de Lyon.

Ces ateliers visent à (re)mettre en débat la cohabitation entre vivants dans nos territoires, pour que ce sujet devienne une question démocratique.

Les licences de coviabilité[modifier | modifier le wikicode]

Le groupe de recherche explore les “licences de coviabilité”, un outil innovant inspiré des licences Creative Commons, pour favoriser une relation durable avec la nature. Ces licences offrent un cadre juridique flexible, adapté aux besoins locaux, permettant de réguler l’utilisation des ressources naturelles. Leur approche intuitive et participative en fait un puissant levier pour protéger l’environnement. Élaborer ces licences nécessite de définir des valeurs communes et des critères clairs pour préserver les écosystèmes. En adoptant ce modèle, nous affirmons un engagement collectif en faveur du vivant, en proposant une régulation équitable et durable des ressources naturelles.

Inspirées des Creative Commons, ces licences proposent un cadre juridique innovant pour réguler l’utilisation des ressources naturelles.

  • Un outil adapté aux besoins locaux : Ces contrats permettent de formaliser des engagements collectifs pour préserver les écosystèmes.
  • Accessibilité et symbolisme : Des pictogrammes et labels rendent ces licences compréhensibles et mobilisatrices.
  • Un pacte territorial : Chaque licence accompagne des projets locaux, co-construits avec les habitants, élus et autres acteurs.


Pierre Trendel propose d'adapter le modèle des licences Creative Commons pour promouvoir la coviabilité, en créant des licences de co-viabilité. Ces licences, inspirées du numérique responsable, pourraient fournir un cadre contractuel flexible pour réguler l'usage durable des ressources naturelles, en s'appuyant sur des critères comme la préservation des écosystèmes ou l'exploitation partagée des ressources. Leur simplicité d'application, grâce à des symboles graphiques, faciliterait une large adoption, tout en fédérant les acteurs autour de valeurs éthiques et écologiques. Ainsi, elles symboliseraient un engagement collectif envers le respect du vivant, tout en étant adaptées localement. Voici le texte qui décrit la problématique de la coviabilité.

Fab Lab du vivant !

Comment mettre les outils des fab labs et l'intelligence collective des tiers lieux au service du vivant ? Tout d'abord intitulés "bricolons pour le vivant" ces ateliers se poursuivent en 2025 et visent la fabrication collective "d'objets-passerelle" pour relier connaissance scientifique et actions concrètes avec et pour notre environnement. Ce sont des objets de sensibilisation, qui initient des conversation, et facilitent la compréhension et l’appropriation des enjeux environnementaux par différents publics. Ces ateliers adoptent une approche du design orienté vivant : il ne s’agit plus seulement de concevoir pour les humains ou les utilisateurs finaux, mais d’élargir notre perspective pour inclure toutes les formes de vie – plantes, animaux, micro-organismes – et de penser aux besoins des écosystèmes biologiques et des communautés non humaines. Ainsi, les objets fabriqués ne servent pas seulement à sensibiliser ou informer, mais à générer des conversations entre différents acteurs – humains ou non – tout en valorisant la richesse des écosystèmes. On se servira des outils du fab lab pour prototyper les objets et de la communauté pour mettre à l'épreuve des usages tant humains que non humains. C'est un travail qui se fait en lien avec des designers (en particulier les membres du collectif Zoépolis) et des experts (associations, naturalistes, etc..) qui permet d'aborder avec des objets simples comme une grainothèque ou plus complexes comme l'arbre à lierre ou une jardinière saproxylique la richesse des écosystèmes et l'immensité des boucles de rétroactions positives et négatives avec des tous petits outil, des bouts de bois pour tenter de toucher du doigt ces enjeux. L’objectif final est de donner à chacun le pouvoir d’agir et de s’impliquer, grâce à la compréhension et la co-construction de ces objets. Ils deviennent ainsi des catalyseurs de changement, enracinés dans une démarche locale et collective.

Comment participer ?[modifier | modifier le wikicode]

Nous croyons à la force de l’intelligence collective. Vous pouvez rejoindre le collectif en participant à nos rencontres, en ligne ou en présentiel, ou en contribuant à nos travaux. Toutes les idées, expertises et énergies sont les bienvenues pour enrichir ce mouvement.

Rejoignez-nous

Transformons ensemble nos territoires en lieux de cohabitation respectueuse entre humains et non-humains.

Pour plus d’informations ou pour nous rejoindre, abonnez vous sur la liste de discussion ou contactez-nous par mail à vivantnonhumainencommun [a] framagroupes.org

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