Fonctionnement de la Compagnie des Tiers-Lieux
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- Type de document: Documentation
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- Défi auquel répond le document :Comment recruter, accueillir et intégrer des contributrices et contributeurs ?, Faciliter l'animation des collectifs en tiers-lieu, Identifier, penser et déconstruire les rapports de pouvoir et de dominations dans nos collectifs, Partenariat entre Tiers Lieux et CAE, Permettre la coopération en ligne entre tiers-lieux
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- Date de création : 2022/12/23
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- Auteurs: Benoit.de.haas
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- Contributeurs: Benoit De Haas, Alexandre Bigot verdier
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- Organisme: La Compagnie des Tiers-Lieux
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- Contact mail:hello@compagnie.tiers-lieux.org
Cette page centralise l'ensemble de la documentation des modalités de travail théoriques de l'équipe support de la Compagnie des Tiers-Lieux. Pratiques, processus, postures, intentions, règles du jeu, gouvernance. On doit pouvoir trouver des réponses à toutes les questions lorsque l'on s'intéresse au fonctionnement projeté. Il s'agit d'un cadre théorique qui n'est pas complètement reconnu, ou pas forcément appliqué par les membres de l'équipe support. Le fonctionnement du collectif évoluant tous les ans, la base de ce cadre correspond à la vision théorique de 2022.
Espace de documentation du fonctionnement de l'équipe support* de la Compagnie des Tiers-Lieux
Cette page rentre dans les détails concrets et s'adresse aux membres. Pour avoir une vue plus globale de la gouvernance de la Compagnie retrouvez là sur la page d'accueil La Compagnie des Tiers-Lieux
Pour savoir comment cette documentation est pensée et conçue : c'est ici.
Intention et précaution
Cette page a pour objectif d'être la porte d'entrée pour toutes celles et ceux qui cherchent à comprendre le fonctionnement de l'équipe support du réseau en détails. Elle s'adresse donc essentiellement aux membres supports de la Compagnie des Tiers-Lieux qui cherchent à savoir ce qu'ils peuvent, doivent faire en fonction des situations.
Ces processus évoluent régulièrement et ne sont pas forcément tous à jour. Ces processus servent à guider et aider, ils ne sont pas à respecter à la lettre, chacun.e peut décider de suivre une autre approche mais le fait en connaissance de cause. Il est conseillé d'avertir les autres membres lorsque l'on décide délibérement de sortir du cadre de fonctionnement prévu.
Origines
Ces modes de fonctionnement ont été bâtis et améliorés progessivement par différents collectifs et différentes personnes. Ils trouvent leurs origines dans les nouvelles pratiques de travail élaborées par les indépendant.e.s pour travailler de manière plus autonome mais toujours en équipe à partir des années 2000. Au niveau de la métropole européenne de Lille, ces pratiques ont été améliorées au sein du collectif Catalyst à partir de 2010 en explorant les communs et les tiers-lieux. L'équipe support de la Compagnie des tiers-lieux s'inscrit en filiation de ces expérimentations et a effectué d'importantes mises à jour de ces principes pour mieux correspondre à son objet d'accompagnement de l'émergence et du développement d'un réseau de tiers-lieux.
Un réseau (vraiment) animé par ses membres ?
Les activités de la Compagnie des Tiers-Lieux sont majoritairement portées par des travailleureuses autonomes qui n'animent pas de tiers-lieux eux-même. Cette équipe dite "support" est majoritairement convaincue que le travail à abattre pour faire vivre la coopération, les mutualisations et les échanges sur un territoire régional est difficilement conciliable (pas impossible) avec le travail de concierge de tiers-lieux. Nous invitons cependant les lieux à penser leurs activités et leurs projets comme des projets collectifs plutôt qu'individuel afin de trouver plus facilement des soutiens, des expertises, des compagnon.ne.s et des financements. (texte en cours de création, à reformuler, améliorer)
La Compagnie plateforme de coopération pour porter ses projets.
Intention
à compléter
Comment porter un projet au sein du réseau ?
Le fonctionnement de l'équipe support*
La posture de travail
La Compagnie des Tiers-Lieux propose à celles et ceux qui veulent soutenir le développement du réseau (mais aussi aux tiers-lieux du réseaux) un cadre de travail basé sur l'autonomie (individuelle et collective). Cela n'est possible qu'à condition de réunir un certain nombre d'ingrédient ; la confiance, l'honneteté, la transparence, le rendre compte et la documentation.
L'autonomie est constitutive de la Compagnie des tiers-lieux car nous pensons que les individus autonomes sont plus à même de produire de la valeur pour les autres et sont plus à même de prendre du plaisir dans leur travail. Nous pensons aussi que les personnes qui travaillent et qui sont dans l'action sont les plus à même de prendre les décisions qui concernent leur périmètre de travail.
Je dis donc je fais. Je fais donc je décide
Le JE sert à responsabiliser les individus. Nous souhaitons que l'engagement individuel est de la valeur au sein du collectif. Que jamais le JE ne se cache derrière le ON ou le ENSEMBLE à la Compagnie des Tiers-Lieux.
- Cela ne veut pas dire que l'on fait seul, ou que l'on décide seul. Au contraire. Maintenant que l'individu et son travail ont pu reprendre une place plus éthique au sein d'un collectif, le collectif peut de nouveau jouer ses rôles d'entraide, de soutien, de critique, de stimulation. Le ou la travailleuse autonome n'a d'autonomie individuelle que dans un collectif qui cultive cette autonomie. Être autonome seul c'est peu probable et ce n'est pas souhaitable.
- Cela ne veut pas dire que quand on échoue c'est grave, au contraire. L'échec reconnu et compris est valorisé à la Compagnie des Tiers-Lieux. Nous invitons les membres à identifier quand ils ont eu une bonne intuition et quand ils ont fait fausse route et à l'assumer à titre individuel au sein du collectif. C'est pas évident pour tout le monde. Mais c'est la clé.
La prise de décision
Je fais donc je décide... dans mon coin ? Surtout pas !
La quasi totalité des décisions doivent être connues ou accessibles (documentées).
La Compagnie des tiers-lieux fonctionnement selon le consentement ; La décision passe si personne ne bloque, nous n'avons surtout pas besoin que tout le monde soit d'accord (ça c'est le consensus). Cela implique que les soucieux et soucieuses doivent apprendre à assumer les responsabilités de leurs actes. Le collectif est là pour les aider à faire face et à apprendre > Consentement contre consensus
La responsabilité de celui ou celle qui prend la décision reste intacte, mais le collectif a pour reponsabilité de suivre les décisions prises et de les bloquer dans le cas où quelqu'un juge qu'elles sont trop mauvaises pour être appliquées. Le consentement s'applique à toutes les décisions, pas seulement à celles déposées sur l'outil de suivi des décisions stratégiques.
Ce mode de fonctionnement et ces coresponsabilités ne peuvent fonctionner qu'à partir où l'ensemble des membres rendent accessibles leurs décisions. Pour savoir comment rendre accessible une décision, consulter la partie sur les outils de travail.
Pour toutes les décisions qui dépasse le cadre du périmètre de travail d'un ou deux membres nous passons par une plateforme collective pour formellement indiquer qu'une décision stratégique est à prendre et que tout le monde doit pouvoir contribuer et consentir à cette prise de décision. La décision reste cependant portée par celui ou celle qui crée la proposition sur l'outil en question.
La confiance
Aucun.e membre ne peut et ne souhaite savoir ne serait-ce que 30% de ce qu'il se passe au sein de la Compagnie des Tiers-Lieux. Nous nous faisons confiance individuellement et nous faisons confiance au collectif pour identifier les dérives et prévenir les erreurs. Nous nous faisons aussi confiance individuellement et collectivement pour réguler et réparer les dysfonctionnements et les problèmes.
La confiance repose sur le fait que la majorité des membres respecte ce cadre et apporte de l'aide ou des avis à celles et ceux qui partagent leurs décisions et avancées.
Les temps de rassemblement
A la Compagnie des Tiers-Lieux nous n'aimons pas les réunions. Nous aimons le travail. Nous savons cependant que entre de bonnes sessions de travail, une petite réunion est bien utile. Nous pratiquons donc des réunions rapide et bien cadrée en restant vigileant sur les dérives classiques de la réunionite dans nos types d'organisations. Nous faisons la différence entre une heure de production qui réunit 3 personnes impliquées sur un objectif commun (atelier) et une heure de coordination pour faire le point (réunion).
Pour l'équipe support* chaque temps de rassemblement est ainsi dédié à une intention différente et a une forme en conséquence.
Le Tiers-Lieu / La Coordo / Les temps de travail dédiés / Les revues de chantiers / Le conseil d'administration.
Ces temps sont décrits dans la section Les formats de rassemblements
Ce mode de fonctionnement implique :
- de ne plus partager les actualités et informations dans les réunions mais sur des outils dédiés
- de ne pas attendre les temps de rencontre pour informer de ces avancées et questions mais de les déposer sur des outils dédiés au compte goutte
- de profiter des pauses cafés, des repas pour les discussions informelles et de créer des occasions d'en avoir d'autres, aller boire un café avec un membre sans objectif productif, se faire une promenade avec un.e collègue pour réfléchir sur l'avenir, etc.
Se faire aider par quelqu'un et par l'intelligence collective
Ce cadre semble assez exigeant pour un certain nombre de travailleureuses qui viennent d'une culture dite classique de travail.
Benoît : A titre personnel je pense que la culture dite classique est plus exigeante, c'est juste la mise à jour du logiciel pour passer de la culture classique à la culture autonome qui est exigeante.
Ce cadre peut donc générer de la gêne pour celles et ceux qui s'intègre à l'équipe support ou à la dynamique plus large de réseau. C'est particulièrement à ce moment que les membres doivent s'entraider.
Accueillir
L'accueil à la Compagnie est un processus dont nous devons toutes et tous prendre soin.
Un système de marrainage et parrainage est mis en place pour accompagner les nouveaux membres dans l'acculturation et répondre aux questions suivantes :
- Je suis dans telle situation, j'ai lu la documentation j'ai pas compris, qu'est ce que je dois faire ?
- C'est dit dans la documentation que je dois faire ça et ça... mais concrètement je sais pas comment faire.
- C'est dit dans la documentation que je dois passer par là et organiser ça mais ça me semble insensé... explique moi.
Si vous avez de la chance, votre parrain marraine n'aura pas la répponse ; c'est là que ça devient marrant. On remonte cela en Coordo et soit on trouve une réponse satisfaisante, soit vous avez raison et il faut simplifier ou améliorer le cadre.
Le rôle de soucieuse / soucieux
Notre organisation est une structure opérationnelle dont la raison d'être est en partie de produire de la valeur pour ses membres et pour le territoire. Nous devons concilier un haut niveau d'autonomie et un haut niveau de productivité. Nous souhaitons génèrer des avancées concrètes et des réponses fonctionnelles aux sollicitations des membres et des partenaires dans un délai que l'on estime en accord avec la temporalité de nos interlocuteurices.
Pour cela nous avons eu besoin de créer un rôle d'organisateurice que nous avons appelé Soucieuse / Soucieux. La personne qui occupe ce rôle rend des comptes auprès des membres du conseil d'administration et des membres de l'équipe support en coordo ou en revue de chantier sur les sujets décrits ci dessous :
Je souhaite indiquer à un cercle que je ne comprends pas ses décisions, sa feuille de route, ses actions :
- Si je suis membre du cercle j'indique cet avis lors des temps de cercle ou sur le rocket sans prendre de pincettes.
- Si je ne suis pas membre du cercle :
- Si c'est un petit truc > question constructive et sympa sur le rocket du canal concerné
- Si c'est un truc important > J'en parle au soucieux d'abord en privé. puis le soucieux en parle avec son équipe, éventuel point en ODJ pour échanger collectivement, on peut aussi attendre la prochaine revue de chantier qui est le moment le plus adapté pour faire ça. On est censé laissez les gens travailler plus ou moins tranquille entre chaque revue. Philosophie à relativiser car quand quelqu'un fait une erreur stratégique ou commet des actes bordeline, on patiente pas 3 mois avant de lui signaler.
Une approche plus narrative d'une facette du rôle est décrite ici ; Construire le budget annuel
L'origine et l'histoire de ce rôle ; discussion dédié sur notre outil de délibération.
Il s'agit d'un rôle qui nécessite des compétences assez rares et une expérience de gestion de projet plutôt poussée. Si vous souhaitez en savoir plus sur la gestion et le pilotage de projets en milieux ouverts ; espace documentaire et de formation dédié à cette question. Des formations-actions pourraient être mises sur pied si de plus en plus de personnes rejoignent l'écosystème des projets ouverts.
Avoir une stratégie
Un autre exemple intéressant est la stratégie. Avoir une stratégie est bien utile à tous les niveaux d'engagement ; que l'on organise une rencontre mensuelle légère avec un budget de 500€ par an ou que l'on gère un ensemble de 32 projets sur une thématiques données pour un budget global de 200,000€. Il est certainement plus essentiel d'en avoir une dans le second cas mais ce n'est pas le sujet. Il est parfois difficile de construire cette stratégie seul.e (pour un certain nombre de raisons). C'est là que les autres membres et le collectif ont un rôle à jouer :
- Trouver quelqu'un qui a bien compris ce qu'est une stratégie ou trouver un prestataires externes capables de filer un coup de main là dessus si personne n'est dispo au sein du réseau.
- Rassembler pendant 2 heures les deux ou trois membres qui ont des choses dans la tête sur le sujet et au moins une personne qui ont une vision systémiques des choses.
- On dispose désormais d'une stratégie pour au moins un an.
La régulation et la gestion de conflits
Ce cadre est beau mais c'est juste une page Movilab.org. Heureusement en vrai ça ne se passe pas exactement comme ça. Les membres de l'équipe support* sont toutes et tous bien différent.e.s avec des caractères tous plus géniaux et insuportables les uns que les autres et un certain nombre n'en font qu'à leur tête ou ont un peu la flemme d'appliquer ou de relire le cadre de travail. Ces différences génèrent des incompréhensions, des quiproquos et donc parfois des conflits. Nous aimons trop l'humanité pour tenter d'en finir avec les incompréhensions. Ce que nous cherchons à créer collectivement c'est d'assurer aux membres que ces difficultés seront gérées de la manière la plus constructive et la moins douloureuse possible. Même si cela implique une exclusion du collectif. Une exclusion peut être constructive et la moins douloureuse possible.
Nous avons mis en place un Cercle RH qui accueille les membres et les écoute. Ce cercle a aussi pour mission d'aller à la rencontre de membres en cas de problèmes. Ce Cercle dispose de la légitimité pour faire cela, il est mandaté et reconnu pour gérer ces problématiques. N'importe quel membre peut remettre en cause la composition de ce cercle ou son mode de fonctionnement via la plateforme de décision formelle.
Nous savons faire appel à un tiers et organiser des journées de prise de recul et de discussions sur des évènements récents qui ont généré de l'agacement, de l'incompréhension, de la tension voire de la souffrance.
Benoît : Par exemple quand on respecte pas un ordre du jour de coordo, moi je souffre.
La convivialité
En conclusion, tout cela ne tiendra que si la très grande majorité des membres vient prendre du plaisir au sein de l'équipe et des projets. Si tout le monde est au moins un peu sympa, un peu à l'écoute, tolère un minimum les différentes formes d'humour et se sent pas trop mal quand on partage un café en terrasse ça devrait tenir.
Benoît : Je ne dis pas ça pour dire de ne pas respecter le cadre... si on le respectait ce serait mieux j'en suis sûr, mais je sais que vous allez pas le respecter, alors juste, restez sympas au moins.
Les formats de rassemblement
Nouveaux Formats en cours d'élaboration puis consentement
Le Tiers-Lieu
Nouveau format en cours d'élaboration.
La Coordo
Réunion hebdomadaire de 45 minutes qui est préparée en amont sur Le Journal. L'ordre du jour est coconstruit. Les points sont bien contextualisés par la personne qui propose ce point et elle indique ce qu'elle attend des membres présent.e.s. Les membres de l'association répondent à la sollicitation en amont de la réunion dans la mesure du possible. (Donner son avis, apporter la réponse, apporter un éclairage, poser une question complémentaire, etc.)
Ces réunions servent à aider les porteurs de chantiers sur un point de difficulté, à obtenir un consentement rapide en cas de doutes, à récolter des questions sur des éléments d’informations. Elles ne doivent être composées que des points qui nécessitent d'être discutés à plusieurs au même moment. Pour tous les autres points, d'autres canaux plus adaptés existent.
Les temps de travail dédiés
Un.e soucieux-euse ou un.e pilote de projet invite une, deux, trois membres pour plancher sur un sujet en particulier. Ces temps n'ont pas de durée ou de format cadré, ils ont lieu de préférence lors des matinées Compagnie des tiers-lieux mais peuvent avoir lieu à un autre moment.
Exemple :
- Un.e soucieux-euse veut mettre à jour sa stratégie.
- Un.e membre est est dans le brouillard et a besoin d'y voir plus clair sur un sujet.
- Un.e pilote de projet a besoin de bosser le projet avec l'équipe concernée (exemple ; évènement annuel).
- Un.e contributeurice veut faire évoluer le cadre de travail sur un point et souhaite travailler avec de faire une proposition.
Les rêvues de chantiers
Elles servent à faire un point rapide sur l’avancement du chantier, à identifier les projets ou missions en difficulté et à prévenir les mauvaises surprises. C'est le moment où les autres soucieux et membres les plus actifs-ves ont le devoir de se pencher avec attention sur le travail de leurs compères et commères (et oui) dans l'optique de critiques les décisions et orientations de manière constructive.
Nouveau format en cours d'élaboration.
Le conseil d'administration
[à remplir par quelqu'un qui est au conseil d'administration]
Organisation et structuration des sujets de travail
Difficile de tout traiter ensemble. L'équipe support s'organise par équipe cohérente que l'on appelle Cercle. Les Cercles peuvent accueillir et coordonner des chantiers, des missions ou des projets. Sauf exception il est interdit d'héberger des groupes de travail.
Le Cercle
C'est le niveau de construction d'une stratégie et d'une feuille de route cohérente sur un périmètre structurant pour l'association. Le Cercle est logiquement le niveau où se situe le ou la soucieuse. La construction et le suivi budgétaire se font à minima au niveau du Cercle. Les décisions d'évolutions stratégiques, de réallocations budgétaires et d'abandons de projets se prennent au niveau du Cercle. Ces décisions sont partagées avec les autres Cercles et peuvent être bloquées par un.e membre de l'association extérieur.e au Cercle s'iel estime que la décision a des impacts qui dépassent le cadre du Cercle (selon les principes évoqués au préalable).
La liste des Cercles, chantiers, missions et projets presque à jour.
Les chantiers, missions et projets
Les activités dans les Cercles sont de différentes natures. La typologie est variée et les modalités de fonctionnement de ces travaux varient en fonction des soucieux-euses et des pilotes de projet.
Nous ne rentrons donc pas dans ce niveau de détail à la Compagnie des Tiers-Lieux. La catégorisation proposée ici par le Cercle Coordo est subjective et a plus un rôle de grille de lecture pour les soucieux et soucieuses qui débutent.
- Les chantiers sont des sujets à creuser qui doivent avoir une stratégie et une feuille de route. Des sortes de sous-cercles. les chantiers peuvent intégrer des missions et projets.
- Les missions sont des services délivrés en interne ou à l'externe au cours du temps. Cela relève du fonctionnement.
- Les projets sont les dynamiques clairement délimitées avec un début et une fin, des obstacles à franchir et un livrable à produire.
Les personnes en charges de ces chantiers, projets et missions sont considérées commes des pilotes. Les pilotes peuvent avoir les mêmes prérogatives et la même posture qu'un.e soucieux-euse s'ielles le souhaitent (sur leur périmètre naturellement) et si le ou la soucieux-euse dont ielles dépendent y consent (confiance dans les capacités à être autonome). les pilotes rendent des comptes au moins aux soucieux-euses des cercles dans lesquels ielles travaillent.
Documenter
La documentation est un des piliers du bon fonctionnement du collectif. Cette culture et pratique de travail incarne l'autonomie, la confiance, la transparence et notre culture des communs.
Pourquoi et Pour quoi documenter ?
Une équipe Documentation est responsable de la bonne documentation au sein du collectif. Pour connaître le ou la personne en charge de ces questions pour demander des conseils ou une formation rapide : Liste des personnes engagées.
Construire le budget annuel
[à reprendre par Seb / Muriel / Jen - à supprimer ou simplifier si nécessaire]
- En fin d'année, le collectif se met d’accord ou met à jour les priorités de l’année suivante et se réalignent sur les grandes missions à mener. Les engagements auprès d'éventuels financeurs ou investisseurs sont naturellement intégrés à ces délibérations.
- Les priorités et les autres projets sont répartis par chantiers existants, on crée des nouveaux chantiers au besoin (la création d'un nouveau chantier ne peut se faire que si un.e soucieux-euses se manifeste).
- Une personne se manifeste (ou se réengage) par chantier pour devenir responsable du suivi et de la coordination du chantier. Nous appelons ce rôle Soucieux-euse. Le rôle de soucieuse / soucieux
- Il ou elle prévoit le contenu détaillé du chantier et le budget dédié pour l'année suivante. (En tirant les enseignements de l'année précédente s'il y a un passif ; ai-je besoin de plus ? de subventions ou puis-je aller chercher des produits complémentaires ? ai-je besoin de recruter, de communiquer, de financer ou d'accompagner ? quels ont été les coûts cachés que je souhaite rendre visibles ? les imprévus qui se reproduiront probablement l'année prochaine ? etc.)
- Ce budget est discuté, partagé et stabilisé en 2 ou 3 allers-retours avec le collectif. Cette étape est une étape de négociation collective. Si je souhaite être plus "subventionné" je me justifie sur l'importance de mes missions et sur la difficulté à aller chercher des financements complémentaires. Si elles n'ont pas eu lieu au moment de définir les grandes priorités, des discussions plus opérationnelles prennent place du type "je souhaite un événement encore plus ambitieux VS je souhaite que nous investissions moins de fonds propres dans l'événementiel". C'est pour cette raison que plusieurs allers-retours peuvent être nécessaires pour stabiliser le budget général.
- Ensuite la soucieuse ou le soucieux gère le suivi des missions de son chantier et du budget dédié. En fonction des aléas il ou elle gère au sein de son chantier s'il reste suffisamment de fonds pour réallouer et "s'en sortir", si ce n'est pas possible, il ou elle amène sa problématique lors d'un temps de coordination avec des propositions et un éventuel appel à la solidarité. Naturellement l'information d'aléas pesant sur le collectif doit être partagée immédiatement lorsqu'il ou elle en prend conscience.
- Plus important et délicat ; elle ou il gère et la mobilisation des contributeurs et prestataires. Informe des montants disponibles ou potentiellement disponibles et des attendus, s'assure que les travailleureuses se rétribuent convenablement pour leur travail. Il ou elle accueille et accompagne les nouveaux, les formes et les oriente vers la documentation de nos pratiques. Elle ou il est responsable du fait de devoir rémunérer les personnes impliquées si le message n'avait pas été clair à l'origine. Il ou elle peut très bien preciser aux travailleureuses que le budget est mouvant et que l'on est pas sûr de pouvoir se rémunérer à l'issue du travail (ainsi les risques peuvent être assumer collectivement.). Enfin il ou elle vérifie que les missions avancent et dans le cas contraire s'occupe d'informer le collectif du manque d'implication ou de pilotage sur une des missions.
- En cas de pépin, d'imprévu et d'appel à la solidarité du collectif pour qu'un chantier dans lequel il reste des fonds puissent venir combler le manque sur un chantier déficitaire, le soucieux ou la soucieuse rassure le collectif en documentant et partageant son analyse de la situation et démontre ainsi avoir tiré les enseignements.
Stabilier le budget de la manière la plus collaborative possible.
Il peut être difficile de parvenir à se caler lorsque chacun structure son chantier de son côté. Il peut arriver qu'un chantier n'ait pas de soucieux ou soucieuse disponible ou que les engagements financiers auprès de partenaires soient plus ou moins calés au moment de concevoir le budget.
Une piste de solution :
- Un ou deux membres du collectif sont référents sur le budget. Ils ou elles ont une connaissance fine des engagements vis à vis des financeurs et sont en mesure de donner une fourchette de produits déjà fléchés sur les chantier aux différents soucieux. Ces référents rencontrent les soucieux et soucieuses pour affiner les budgets à l'issue d'un premier échange collectif afin d’accélérer le processus de stabilisation.
Un budget est un objet qui évolue au gré des événements. Il ne s'agit pas d'attendre la stabilisation de celui-ci pour se mettre au travail. La première version stabilisée du budget peut sortir mi-février en fonction des aléas. Les soucieux et soucieux doivent déjà avoir impulsé ou poursuivis les activités en parallèle de leurs travaux sur les budgets.
[à reprendre par Seb / Muriel / Jen - à supprimer si nécessaire]
Les statuts des travailleureuses
[à reprendre par Muriel / Jen ]
Un traitement équitable
La Compagnie des Tiers-Lieux traitent de manière la plus équitable possible l'ensemble des individus qui travaillent pour le réseau. Elle ne souhaite pas avoir de traitement particulièrement avantageux pour l'un des statuts ci dessous :
- Salarié.e de l'association
- Prestataires internes
- Contributeurices rétribué.e.s
- Travailleureuses à titre gracieux
- Travailleureuses au titre de leur structure (tiers-lieux membres ou partenaires).
Les statuts entraînent forcément des différences de traitement administratifs, juridiques et des droits et devoirs différents dans le cadre des projets mais nous tentons de nous limiter aux différences obligatoires ou aux différences qui l'on juge pratiques pour tout le monde.
Quelle différence entre prestation interne et contribution ?
Nous avons séparer en deux blocs distincts les postures de travail possibles au sein de la Compagnie des Tiers-Lieux afin de faire une place à un maximum de personnes différentes. Voici un grille de lecture pour savoir ce qui peut relever de la prestation interne ou de la contribution :
La réalisation de l’action comprend des délais et ou des livrables. | La réalisation de l’action est bien documentée, cadrée si nécessaire et outillée. |
La réalisation de l’action implique de la réactivité et une prise en charge relativement rapide des requêtes ou des imprévus. | La réalisation de l’action est structurée en petites actions claires et délimitées. |
La réalisation de l’action nécessite une connaissance de l’historique et des derniers éléments d’actualité. | La réalisation de l’action nécessite de nombreuses interventions sur un territoire étendu ou une production importante de contenus provenant de nombreuses sources. |
La réalisation de l’action implique un ou plusieurs partenaires avec des contacts réguliers. | Des tâches de l’action peuvent être réalisées sans avoir connaissance des autres tâches ou composantes de cette action. |
plutôt PRESTATION INTERNE | plutôt CONTRIBUTION |
C'est aux soucieux-euses ou pilotes de projet de décider dans leur budget ce qui relève de la prestation interne ou de la contribution.
La rémunération du travail
[à reprendre par Muriel / Jen ]
Egalité salariale pour les salariés de l'association. Le salaire était de 2500€ net/mois en 2022 et 2023. De nombreux-euses salarié.e.s sont à temps partiel.
Pour les prestataires internes et les contributeurices. Ielles décident de manière autonome de leur juste niveau de rémunération en concertation avec le.la soucieux-euses concerné.e.s. S'ielles sont soucieux-euses leur niveau de rémunération reçoit le consentement des membres de la coordo. Repères :
- de 30€HT/h à 60€HT/h pour débuter en tant que prestataire interne.
- de 20€HT/h à 40€HT/h pour travailler en tant que contributeurice.
Les salarié.e.s des tiers-lieux sont invité.e.s à porter des projets ou s'impliquer dans les projets existants du réseau. Ielles peuvent facturer leur travail à l'association selon le même processus que les prestataires internes et les contributeurices. La seule différence est que ce sont leurs lieux qui facturent à l'association.
Il est partagé de manière informelle que celles et ceux qui travaillent de manière directement intéressées se rémunèrent en général moins que celles et ceux qui le font de manière relativement désintéressée. Ce principe n'a jamais été officialisé.
Travailler de manière directement intéressée, utiliser le travail à des fins identifiées (pas de jugement de valeur) :
- Porter un projet au sein du réseau qui va bénéficier à son tiers-lieux
- S'impliquer dans le réseau et bénéficier ensuite d'un accès facilité à des prestations de conseil
- Profiter de son rôle dans le réseau pour poser les bases d'une accession à la Présidence du conseil régional
Les outils de travail
Le guide d'usage des outils numériques de l'équipe support de la Compagnie des Tiers-Lieux
Les évènements
Les Apéros Tiers-Lieux
Les meet-up
En compagnie des tiers-lieux
Les séminaires annuels
L'équipe support du réseau se réunit une à deux fois par an pour prendre du recul sur le projet de l'association, pour regarder en arrière et se projeter sur la suite tout en effectuant les réorganisations nécessaires. Toutes les personnes investies de prêt ou de loin dans la vie du réseaux peuvent participer (mais seules les personnes qui suivent les canaux de communication de l'équipe support sont officiellement invitées).
Chaque séminaire est censé faire suite à minima au séminaire précédent. Les notes du séminaires se retrouvent en intégralité sur le journal du séminaire en question dans le dossier Coordo. L'équipe documentation est chargée d'exploiter cette matière et de la ranger au bon endroit (Exemple : movilab.org pour la capitalisation / journal pour les opérations / éventuel framavox pour les délibérations.)
Comment le préparer : Organiser un séminaire annuel dans une organisation ouverte à la contribution.
Comm'un Lundi (Organisé par Les Communs des Tiers-Lieux)
La Compagnie héberge et soutient le dispositif et est donc partie prenante des Comm'un Lundi. Documentation projet de la rencontre
La communication externe
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Culture et pratiques des communs
La Compagnie des tiers-lieux s'inscrit en filiation des travaux menés sur les communs par le collectif Catalyst et l'association ANIS sur la métropole européenne de Lille. La culture et la pratique des communs est constitutif de son ADN. Mais de quoi s'agit-il ?
C'est quoi un commun ?
Une ressource - Une communauté qui en use et en prend soin - Un cadre de gouvernance évolutif qui assure l'accessibilité et la pérennité de l'accès. Lorsque ce triptique est réunit on obtient un commun.
C'est quoi Les communs ? Une révolution
Le mouvement des communs est un mouvement révolutionnaire, dans le sens d'un bouleversement Changement très important dans la société, dans l'histoire [1]. Il s'agit de réhabiliter un mode de gestion des ressources qui a existé dans l'histoire de l'humanité à de multiples endroits et qui a quasiment disparu, balayé par la puissance des modèles privés et publics portés par la révolution industrielle en occident d'abord puis dans le monde. La gestion en commun remet en cause un grand nombre de nos repères ; notre relation aux choses et donc notre relation aux autres individus. Le droit, la justice, le travail, la monnaie, la valeur se vivent de manière différente lorsque l'on gère en commun. Les communs n'ont pas vocation à être hégémoniques. Les communs ont déjà cohabité avec le privé et le public, il n'y a pas de raison pour que l'on n'y arrive pas.
L'intérêt des communs ?
La force des communs par rapport aux ressources privées et publiques est leurs sobriétés, leurs pérennités et leurs résiliences. Les ressources gérées en communs sont à priori moins énergivores, moins néfastes pour l'environnement et sont censées durer plus longtemps. En général, pour savoir ce qui devrait être géré en commun, on demande aux personnes quelles sont les ressources les plus importantes pour eux (dans leur vie, leur travail, leur quartier). Il est probable que la gestion en commun soit la relation à cette ressource la plus adaptée.
Concrètement ?
On sait théoriquement comment faire des communs. Mais la société actuelle n'est pas faite pour ça. Les tentatives de bâtir des communs les plus abouties rencontrent des difficultés immenses et bricolent avec le droit actuel, la déculture des individus et composent avec les défauts des modèles privés et publics.
Que faire lorsque l'on est à la Compagnie des tiers-lieux ?
Le minimum est de bosser le sujet à plusieurs reprises pour s'acculturer progressivement. Cela peut prendre du temps de tout casser dans sa tête. Dans un second temps il faut en parler, encore et encore ; avec celles et ceux qui connaissent et avec celles et ceux qui n'en ont jamais entendu parler. Quand on est prêt à passer à l'action il s'agit d'apprendre à libérer les ressources et à les gouverner de manière collective, ça s'apprend. On peut se demander quelles sont les ressources que l'on a à disposition, sur lesquelles on a un droit de regard ou du pouvoir et proposer aux personnes avec qui on partage ces ressources de les libérer, et de les gouverner avec toutes celles et ceux qui en ont besoin. Ces approches de libération, de création de valeur et de gouvernance ont été expérimentées pendant plusieurs années, les membres les plus avancés sur ces questions peuvent vous accompagner. Il n'y a pas de recette parfaite. Chaque communauté est unique et invente sa propre aventure de gestion en commun. Cette aventure se fait aujourd'hui avec des concessions permanentes au modèle privés et publics de par leur hégémonie culturelle, réglementaire et économique. Mais ça va le faire, on va y arriver, nos descendants nous remercient pour l'effort.
Comment travailler sur et autour des communs sans faire de bêtise ?
La posture des membres supports vis à vis des autres membres et de l'extérieur
Explorer les origines et les archives
Les framavox donnent une bonne vision des discussions et évolution de l'association.
Vous trouverez aussi les réfléxions sur les modes de travail de 2019 à 2021 ici : Les modèles contributifs
Pour remonter encore plus loin en arrière vous pouvez visiter le site d'ANIS - Catalyst, réseau d'acteurs au sein duquel est née la Compagnie des Tiers-Lieux.
Reste du travail à faire
Formats exceptionnels
Rétroaction sur les pages visées et déréférencement, suppression ou archivage de certaines pages datées.
Le travail d'eric
whats else ?
*Cette documentation et produite par les travailleureuses support du réseaux et concerne essentiellement leurs pratiques, même si les tiers-lieux membres et les partenaires sont invités à ce saisir de ce cadre. L'équipe support ce sont les personnes qui contribuent au développement des tiers-lieux en Hauts de France sans gérer d'espace physique eux même. La Compagnie des Tiers-Lieux est bien plus large que cette petite équipe , le coeur du réseau ce sont les tiers-lieux physiques, l'équipe support est au service de ce réseau et tente de favoriser sa consolidation et son développement. On pourrait de discuter ce qu'est faire tiers-lieux ; vous n'êtes pas prêts pour ça mais vos enfants vont adorer.